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http://www.leparisien.fr/flash-actualite-monde/eta-la-gauche-independantiste-basque-regrette-la-douleur-des-victimes-26-02-2012-1878717.php"regrette la douleur" des victimes
Publié le 26.02.2012, 18h04
La gauche indépendantiste basque a regretté pour la première fois, lors d'une conférence dimanche, "la douleur" qu'elle a pu causer chez les victimes de l'ETA, appelant le groupe, qui a annoncé en octobre dernier renoncer à la lutte armée, à détruire ses armes. | Rafa Rivas Réagir La gauche indépendantiste basque a regretté pour la première fois, lors d'une conférence dimanche, "la douleur" qu'elle a pu causer chez les victimes de l'ETA, appelant le groupe, qui a annoncé en octobre dernier renoncer à la lutte armée, à détruire ses armes.
"La gauche abertzale reconnaît que par ses déclarations ou actes, elle a pu renvoyer une image d'insensibilité quant à la douleur causée par les actions de l'ETA", affirme un document intitulé "Vent de solution".
En présence de plusieurs de ses représentants, dont Rufi Etxebarria et Maribi Ugarteburu, l'entourage politique de l'ETA a présenté dimanche ce manifeste devant des dizaines de militants à Saint-Sébastien, au Pays basque.
Parmi les invités figuraient Alex Maskey, représentant du parti irlandais Sinn Fein, ainsi que deux membres du Congrès national africain (ANC), Robert McBride et Kopeng Obed Bapela.
Pour la première fois, le bras politique de l'ETA reconnaît que son "positionnement" face aux agissements du groupe a pu provoquer "une douleur supplémentaire ou un sentiment d'humiliation" chez ses victimes.
Le document ajoute que l'ETA "devra démanteler ses structures militaires et mettre ses armes hors d'usage", sans toutefois appeler le groupe à se dissoudre, une exigence du gouvernement conservateur actuel.
"Le retour des prisonniers et réfugiés est également nécessaire", lance en outre la gauche indépendantiste, en référence aux environ 700 prisonniers de l'ETA dispersés dans les prisons d'Espagne et de France.
Interrogé par le quotidien El Pais avant la conférence, le ministre espagnol de l'Intérieur, Jorge Fernandez Diaz, a ré-affirmé dimanche que "l'ETA doit se dissoudre".
"La gauche abertzale doit exiger de l'ETA sa dissolution inconditionnelle", a-t-il martelé. "En attendant, le gouvernement ne changera pas sa politique."
Très affaiblie après de nombreuses arrestations de ses militants en Espagne et en France, l'ETA, déclarée organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne, est tenue pour responsable de la mort de plus de 800 personnes en 40 ans de lutte armée.
Le 20 octobre 2011, le groupe a déclaré renoncer à la lutte armée et s'est dit en novembre 2011 prêt à s'engager sur la voie du désarmement.
Devant les représentants irlandais et sud-africains, la gauche indépendantiste a réclamé dimanche la création "d'une commission de la vérité de nature internationale et indépendante".
Celle-ci serait chargée d'analyser "les causes et conséquences du conflit et las abus perpétrés", selon les auteurs du document.
Mais le ministre de l'Intérieur rejette, dans les pages d'El Pais, l'idée que des observateurs internationaux soient nécessaires.
"Si (l'ETA, ndlr) proclame sa dissolution, il sera très facile pour les forces de sécurité de vérifier si elle est crédible. Nous n'avons pas besoin de vérificateur externe."
Mardi, une vaste majorité des députés espagnols, dont ceux des deux principaux partis politiques espagnols, Parti populaire (PP) et Parti socialiste (PSOE), avaient adopté un amendement exigeant de l'ETA sa "dissolution définitive et inconditionnelle".
Les sept députés de la nouvelle coalition indépendantiste basque Amaiur, élus lors des législatives du 20 novembre, ont voté contre.